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Tuesday, April 09, 2013

DÉVELOPPER LE FRAP

From La Cause du Peuple;

ÉDITO

La situation pour les masses populaires ne fait que se détériorer. Le gouvernement montre son vrai visage de chien de garde du capitalisme et utilise l’appareil d’Etat pour mettre en œuvre la restructuration du capitalisme dans notre pays. Les fermetures d’usines ne se comptent plus, le chômage a passé le cap des 10,5 %, sans compter les chômeurs à temps partiel et ceux non indemnisés.

Pour combler les déficits, le gouvernement procède comme le précédent : il augmente taxes et impôts, exonère les employeurs afin d’abaisser le coût du travail et soutient l’accord sur la flexibilité passé entre le MEDEF et les 3 syndicats signataires. Il va faire voter cette loi qui va passer sans coup férir au Parlement. Les confédérations CGT et FO ne veulent pas le signer en l’état mais sont prêtes à en discuter le contenu, ce qui ne règle pas le problème sur le fond. Cet accord va permettre aux patrons de licencier quasiment sans indemnités, sans plan social, de diminuer le temps de travail, de mettre au chômage partiel et de rendre inopérante tout procédure devant les prud’hommes, tribunaux d’appel, cours de cassation. Les syndicats sont appelés par l’Etat et le MEDEF à collaborer dans les instances d’entreprises pour appliquer la flexibilité. Cela n’est pas loin de la cogestion ouverte et ouvre la voie au corporatisme.

ELARGIR LA RÉSISTANCE

Sur le Front Ouvrier
La résistance se prépare : les usines menacées de fermetures s’organisent. Dans la phase actuelle, les ouvriers et ouvrières se coordonnent, mènent des actions « coup de poing » et interviennent auprès des autres secteurs en lutte menacés, comme à PSA où les travailleurs et travailleuses en lutte se tournent vers la sous-traitance, vers d’autres entreprises automobiles. Des manifestations communes ont lieu devant les sièges de PSA, de Virgin, de Goodyear, etc. Le gouvernement envoie massivement ses chiens de garde à Rueil pour défendre le siège des liquidateurs de l’outil de travail, c’est-à-dire des moyens d’existence des travailleurs. Les travailleurs de Goodyear ont combattu avec courage à mains nues les forces surarmées de l’Etat capitaliste qui compte bien défendre son système, défendre par tous les moyens la sacro-sainte propriété privée des moyens de production, dominé par le capital financier.

Les confédérations syndicales, les partis, disent comprendre comprennent la colère des travailleurs, mais ne la justifient pas, l’encouragent encore moins. Ils appellent l’Etat à contraindre les patrons à maintenir l’emploi, à chercher des repreneurs qui insultent les travailleurs ou soufflent le chaud et le froid.

Le gouvernement de gauche va amnistier les syndicalistes condamnés par le gouvernement de droite, mais menace d’engager des poursuites contre les Goodyear et d’autres ouvriers syndicalistes contestataires d’aujourd’hui.

Sur le Front du Logement
Il y a quelques mois, le gouvernement parlait de se pencher sur la loi de réquisition des logements vides mais n’a rien fait, si ce n’est expulser les squatteurs. De tous âges, de plus en plus de personnes sont amenées à dormir dehors. La précarité est si grande que des centaines de milliers de personnes, salariés ou chômeurs, femmes seules ou jeunes étudiants, etc., qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts sont obligés d’avoir recours aux organisations caritatives qui, elles-mêmes, n’arrivent plus à fournir l’aide d’urgence.

La loi DALO, adoptée par le gouvernement précédent après la lutte nationale des SDF soutenue par plusieurs organisations et associations, n’est pas ou peu appliquée, le logement d’urgence ne fait plus face. Le gouvernement, au lieu d’appliquer massivement la loi de réquisition, défend la propriété privée ; les instances régionales, départementales, municipales, même de « gauche », ne prennent aucune initiative pour appeler à la réquisition massive.

Si les associations de lutte pour le logement se mobilisent, en pratiquant des réquisitions ou organisant la défense des locataires, cela reste insuffisant. C’est pourquoi, il est nécessaire de former un Front du Logement pour procéder à ces occupations de façon massive.

Sur le Front Etudiant
Les étudiants demandent :
- L’abrogation de la LRU et une nouvelle loi qui s’attaque aux véritables problèmes de l’université ;
- Un engagement budgétaire ferme du gouvernement pour défendre le service public et un transfert de la masse salariale à l’Etat pour empêcher la mise en danger financier des universités ;
- Un engagement budgétaire pour encourager la recherche fondamentale et collective ;
- Un engagement budgétaire pour encourager des pédagogies adaptées, notamment en L1, niveau qui réclame des TD à faible effectif ;
- Une réforme qui absorbe les 55 000 précaires qui font quotidiennement tourner l’université sur des contrats souvent placés en dehors de tout droit du travail (notamment CDD renouvelés, vacations) ;
- L’abandon des procédures individuelles d’évaluation par des instances multiples et locales, la conservation des instances nationales d’évaluation et des critères nationaux d’avancement dans la carrière (CNU, HDR), un renforcement de la collégialité dans la gestion des universités et dans les procédures d’évaluation ; 
- Une réforme qui pense ensemble l’enseignement et la recherche, au lieu de les opposer.

Le département de sociologie de Nanterre, fort de son histoire, appelle tous les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, de l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense et partout en France, à s’opposer à la LRU et à mener toutes les actions nécessaires qui permettront à la communauté universitaire de se faire enfin entendre par le gouvernement. Ces revendications mobilisent aussi à Paris VIII.

DÉVELOPPER LE FRAP

Face à l’offensive accélérée du patronat et de l’Etat capitaliste dirigé aujourd’hui par les sociaux-démocrates, le développement du FRAP est une nécessité. Le FRAP est constitué de 3 Fronts principaux : le Front Ouvrier, le Front du Logement qui inclut la vie dans les quartiers populaires et le Front Etudiant.

Nous avons porté nos efforts sur le Front Ouvrier, en apportant notre soutien depuis plusieurs mois aux travailleurs en lutte de PSA, de Goodyear, de Virgin, Renault, diffusant la Cause du Peuple et des tracts appelant à s’unir à la base, syndiqués et non syndiqués, contre le patronat et les conciliateurs, et en participant aux actions. La majorité des syndiqués en lutte sont à la CGT, mais aussi à Sud et à FO, très peu sont à la CFDT. Beaucoup sont en dehors des syndicats. Les travailleurs en lutte ne sont pas appuyés par les confédérations et prennent leurs luttes en mains. Les confédérations ont soit une ligne de collaboration ouverte, soit de conciliation de classes. Seule la réorganisation du mouvement syndical sur la base de la lutte de classe, prônant l’émancipation totale des travailleurs et travailleuses envers la classe exploiteuse, peut s’opposer à cette politique liquidatrice, par l’unité à la base dans chaque entreprise unissant syndiqués de différents syndicats et non syndiqués, par la coordination des luttes pour n’en former qu’une, une lutte unifiée devant s’élargir à toutes les entreprises.

Sur le Front du Logement, nous avons mené la lutte aux côtés des travailleurs en lutte à la Courneuve, à Montreuil et à Epinay. Malgré les liens développés entre ces luttes, le front n’a pas pu se mettre en place de façon stable, en raison d’activités sectaires d’une part et de la répression d’autre part, isolant les luttes les unes des autres. Aujourd’hui, les luttes pour le logement restent encore trop isolées les unes des autres malgré le gros travail dépensé par certains groupes et organisations. Il est nécessaire de regrouper les différentes luttes pour développer un rapport de force conséquent. C’est pourquoi, nous préconisons la construction d’un Front sur le logement dans chaque quartier populaire et à l’échelle du pays pour la généralisation de l’occupation des logements vides.

L’expérience sur le Front Etudiant du soutien aux luttes ouvrières sur la base de leurs revendications en organisant des meetings de solidarité comme cela s’est fait à Sciences-Po et à Paris VIII et en allant aux portes des usines en luttes est positive. Le développement de ces expériences ne peut se faire que par la lutte idéologique révolutionnaire à tous les niveaux.

Le lien entre le Front Ouvrier, comme Front principal, et les autres fronts de lutte est naturel. La complémentarité de ces luttes saute aux yeux mais le travail reste grand pour construire l’unité révolutionnaire nécessaire à l’avancée de la lutte de classe de façon significative. Seule une lutte en direction du renversement révolutionnaire de l’Etat capitaliste et de la construction d’une société où le pouvoir politique et les moyens de production seront aux mains des travailleurs et travailleuses pourra régler les problèmes du travail, du logement et de l’éducation, ainsi que tous les autres problèmes auxquels sont confrontés quotidiennement les travailleurs et travailleuses.

Nous invitons chacun et chacune à venir le samedi 20 avril prochain à Paris pour discuter de ces questions et voir comment nous pouvons avancer ensemble. (voir ci-dessous et page suivante)

 Relevons la tête et prenons nos affaires en main ! 

Elargissons la résistance pour alimenter le torrent révolutionnaire ! 


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